15h45, Geoffrey me retrouve dans le hall de la gare Lille Flandres. En plus de nos sacs à dos et de nos bagages à main (trois en ce qui me concerne), Suzanne Hirschi, notre enseignante qui gère le projet de coopération avec Saint-Louis, nous a confié un "sac arabe" et une valise à roulettes. Nous voilà bien chargés! Contrairement aux jours précédents, la météo est digne du mois d'août: on avoisine les 30°C et aucun courant d'air ne nous rafraîchit. On souffre de la chaleur rapidement. "Qu'est-ce que ce sera au Sénégal?" nous lance sur un ton railleur un ancien camarade de lycée. Nous l'avons croisé dans le train et avons partagé l'heure de trajet avec lui. Arrivés à Paris, il nous propose son aide pour porter les sacs jusqu'au RER. Quelle aubaine!
Il y a du monde. Et toujours pas d'air. Je rougis. J'ai les capillaires à fleur de peau. Une pensée pour nos vacances romaines.
Descente à Antony puis huit minutes d'Orly Val jusqu'au terminal sud.
Personne à l'enregistrement, pas de surcharge pour les bagages, pas besoin d'emballer les sacs, un rayon de soleil qui perce jusqu'au comptoir, bref, nous sommes chanceux.
Un gros avion à deux étages. Un quart des sièges occupé. "C'est la fin des vacances, il sera plein au retour.", nous explique une hôtesse. Des fourmillements au décollage puis je recouvre toute ma sérénité une fois dans les airs, l'avion stabilisé. Discussion, plateau-repas, sieste. Je jubile à l'idée de pouvoir m'allonger sur une rangée de quatre sièges! Malheureusement, les accoudoirs ne se lèvent pas. Je peste. Un peu. Puis je me glisse sous eux. Ce n'est pas si mal.
Après cinq heures de vol, nous atterrissons à Dakar. Il est une heure du matin, heure locale. Chaleur et humidité nous surprennent à la sortie.
En quarante minutes, nous avons passé les douanes, récupéré nos bagages et trouvé Jules, un Sénégalais, qui nous a conduit jusqu'à notre chauffeur - notre statut de participant à un projet de coopération nous offre certains avantages :-) Si j'insiste sur la facilité avec laquelle s'est déroulé notre voyage, c'est parce que notre prof m'en avait dressé un portrait presque apocalyptique. Depuis leur arrivée à Paris (ils étaient trois, encore plus chargés que nous): une heure entre le quai et le RER, surcharge pour les sacs, emballage à 9 euros/pièce, trois heures entre la sortie de l'avion et la récupération des bagages, Guillaume assailli par les Sénégalais qui laisse filer les bagages à droite à gauche, un certain temps pour les retrouver et dénicher le chauffeur envoyé par la mairie de Saint-Louis.
Moussa nous amène à Saint-Louis en un temps record: trois heures! Au minimum, il en faut quatre. Généralement, cinq. C'est vrai qu'il n'y avait pas de circulation, mais quand même, j'ai eu quelques frayeurs. Guillaume, qui est venu nous chercher à l'aéroport, m'expliquera plus tard que Moussa avait une autre course à huit heures et qu'il devait espérer pouvoir dormir un peu avant de retourner sur Dakar.
Sur la route, je retrouve les chiens errants, les arrêts réguliers de la police, les salamaleks, la poussière du bord de route, des odeurs de terre et de vie, les gendarmes couchés (dos d'âne local), les bouis-bouis, les marchands ambulants, des petits groupes d'hommes, parfois en pleine discussion, inactifs la plupart du temps, des maisons au toit plat et dépassant rarement un étage, les sacs plastiques, une conduite épique et un vieux radio-cassette qui libère de la musique. Malienne, ce soir. Je souris. Et m'endors.
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