Rendez-vous avec Awa et Astou, direction le marché. Sur la liste: des oignons, de l'ail, du riz, des piments, du poivre, des citrons, quinze 'djumbo', un sachet 'mami', trois carottes et quatre navets (pour la décoration), du beurre, du thé, une botte de menthe, du sucre, des canettes 'Bess' (les meilleures, c'est du jus concentré), des bananes, des pommes, un sachet d'olives (pour la décoration encore), de la moutarde, du vinaigre et bien sûr, de l'huile! Les cinq poulets, Awa les a déjà ramenés à la maison de quartier.
Une grande bassine entre les mains (celles d'Astou et d'Awa: elles ne veulent pas que je porte), on déambule dans le marché, en sautant de temps à autre au-dessus des flaques ou des restes de poissons couverts de mouches et de larves.
Il fait chaud. Très chaud. Astou me demande: "Tu peux me prêter ton épouvantail, s'il te plaît?" Je ris. Et lui explique ce qu'est un épouvantail. Elle rit à son tour, mais je sens bien qu'elle n'a pas tout à fait compris. Et pour cause! Elle répète un quart d'heure plus tard: "Tu me prêtes ton épouvantail?"
On termine les courses. A ma manière de marchander, elles me font remarquer que je suis devenue une vraie Sénégalaise.
Je propose aux filles de rentrer en taxi (au moins vingt kilos à porter et, j'insiste, quelle chaleur!). Moi, je dois acheter de la mousse pour que Yama et Oumou puissent faire la sangle de leurs sacs.
Onze heures trente - maison de quartier de Diamaguene
Je reviens, le mètre de mousse sous le bras. Toutes les femmes sont là. Actives. Rokhaya et Coumba lavent les poulets, Astou et Awa pèlent les oignons, Anna épluche les carottes et les navets, Michelle et Fama préparent la sauce, l'autre Astou termine de coudre un sac qui m'est destiné (elles m'ont presque toutes fait cadeau d'une pochette ou d'une sacoche. J'en ai neuf!), l'autre Fama l'aide, Oumou poursuit son ouvrage (un sac en bandoulière. Elle me le présentera en début d'après-midi, contente d'avoir fini: "Il est beau, Oumou, mais n'aurais-tu pas oublié de broder la porte dessus? - Hiiii! Tu rajoutes toujours du travail!"). Je fais le bilan du matériel avec Fatoumata, la présidente de l'association des couturières. Puis immortalise chaque participant avec son oeuvre.
Et profite du rayon de soleil qui pénètre dans l'atelier pour photographier les sacs, les boîtes et les trousses déposées pêle-mêle sur une des tables.
Rokhaya, Fatoumata et Coumba apportent les plats. L'odeur qui s'en dégage excite mes papilles.