lundi 6 septembre 2010

03.09.2010 - Virée à Dakar et à Gorée

Saint-Louis - Dakar

Huit heures du matin. 
Gare routière de Saint-Louis. 

On attend trois autres personnes pour remplir le taxi sept places: vieux break avec trois sièges aménagés dans le coffre. Mieux vaut ne pas avoir ces sièges-là! Comme nous sommes les premiers, nous avons le privilège du choix: nous occuperons la banquette du milieu.


J'espère qu'on ne va pas attendre trop longtemps avant de prendre la route pour la capitale. Une pensée pour Madame Diop: "Tu sais Clémentine, ici, on est au Sénégal..." Je suis assise dans le taxi, la porte ouverte. Il y a encore cinq minutes, j'étais entourée d'une dizaine de Talibés. 

Je leur chante une comptine africaine: "Zamina mina, eh, eh, waka waka, eh, eh". Ils rient d'abord. Puis certains suivent timidement: "Zamina, mina..." D'autres me demandent de l'argent ou un biscuit. Mais ils sont trop nombreux. Si je donne des biscuits à ces dix-là, je suis sûre d'en avoir cinquante autour de moi dans quelques minutes. Et je serai totalement dépassée. Alors je chantonne encore, leur pose quelques questions en wolof, apprends le bras de fer chinois à l'un d'eux, serre la main à celui qui me tend la sienne pour recevoir de l'argent, ce qui amuse beaucoup les autres. Je les observe. Ces regards si profonds. Des hommes déjà. Mais quel âge ont-ils? Dix ans à peine?


Notre taxi chargé, une dizaine de minutes avant le départ pour Dakar:


Geoffrey s'installe côté fenêtre gauche, Guillaume au milieu (une partie du trajet, le temps de prendre quelques photos en route, je lui dis, on changera au premier arrêt) et moi, forcément, côté fenêtre droite. J'ai le siège le plus large de tout le taxi, avec dossier incliné en plus (il est cassé, impossible de le redresser)! Plusieurs fois, je proposerai à Guillaume d'échanger ma place. Il refusera. Mais ajoutera, arrivés à Dakar: "Au retour, on se placera autrement."

Ambiances de la banlieue dakaroise:




Dakar - Gorée

Nous posons le pied à Dakar vers 13h30. A 14h30, nous sommes déjà en mer, direction l'île de Gorée. Pas eu envie de rester plus longtemps dans la grande ville: le harcèlement des chauffeurs de taxi à la gare routière, la pollution, les grands immeubles, les grandes voies de circulation, encore la pollution, vite, vite! Partons!

Après un voyage mouvementé (une terrible averse ayant excité l'océan), nous découvrons avec plaisir les maisons colorées de l'île.


Nous continuons notre balade après une courte pause à l'auberge.




Dakar et ses tours depuis la rive goréenne.



Le lendemain matin, sous un ciel plus clément.




Avant de reprendre le bateau pour la capitale, j'irai rejoindre la Djambolo Family et enregistrer un très beau morceau de kora accompagnée de djembé...

Je n'ai pas vraiment profité de Dakar, mes intestins ayant mal supporté l'omelette et les frites imbibées d'huile de la veille (aurais mieux fait de manger local...!). Alors pendant que les autres plongeaient dans la piscine olympique, j'ai discuté avec des marchands de Berkel. Confortablement installée dans leurs échoppes, à l'abri de la pluie, dans un beau fauteuil. J'étais gênée. Mais j'étais malade. Et ils l'avaient remarqué (et je leur avais dit: ça facilite la négociation et ça permet d'être plus tranquille :-). J'étais intéressée par une kora (voudrais prendre des cours à mon retour). Une longue discussion, d'agréables échanges, on oublie presque l'intérêt commercial. Jusqu'à ce que le doyen du groupe accepte juste ce qui reste dans mon porte-monnaie (moins le montant pour mon trajet de retour), c'est-à-dire pas grand-chose. J'étais contente! Encore plus quand l'un d'eux a proposé de m'emmener à la piscine en scooter (habitant dans le quartier voisin et ne tardant pas à rentrer chez lui). Découverte de la ville - et de la gare ferroviaire, magnifique - en passant par les routes cabossées et inondées de la ville. Une aventure qui m'a fait oublier mes maux un instant (sont revenus avec d'autant plus de ténacité le lendemain!).

Dakar - Saint-Louis

Je vous parlais des trois places dans le coffre qu'il est préférable de ne pas avoir, eh bien, pendant les quatre heures de trajet de retour, Geoffrey, Guillaume et moi y étions, les sacs sur nous, la kora en plus entre mes jambes, incapables d'effectuer le moindre mouvement...  

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