mercredi 1 septembre 2010

Les enfants Talibés

Une boîte de conserve sous le bras, les
pieds nus, le visage et le corps poussiéreux, les enfants talibés déambulent dans les rues de la ville à la recherche de quelques pièces ou d'un morceau de pain.

L'argent qu'ils récupèrent, ils le donnent au marabout sensé les éduquer. La nourriture, ils la gardent pour eux. Alors j'ai décidé de toujours avoir un biscuit ou un bonbon dans mon sac. 


Qui sont les talibés? Généralement des enfants de la brousse, envoyés chez un marabout par leurs parents qui ne peuvent subvenir aux besoins de toute la famille. Ces derniers espèrent que leurs garçons (les filles restent à la maison) recevront une éducation. Malheureusement, les marabouts, pour la plupart de faux marabouts, mènent la vie dure aux talibés. Ils les obligent à mendier, les fouettent, les enchaînent, les font dormir à plusieurs centaines dans quelques mètres carrés, les harcèlent sexuellement, les jettent dans des trous de plus de deux mètres de haut quand ils ne ramènent pas le butin attendu. Quand on les voit dormir dans la rue la nuit, c'est parce qu'ils n'ont pas ce que le marabout leur a demandé et qu'ils savent ce qui les attend dans ces cas-là. Terrible situation.

Toutes ces informations me viennent d'une fille qui a travaillé avec ces enfants dans le cadre d'une association. Je pense qu'elles sont fiables. Même si je reçois un tout autre discours quand je discute avec les gens du pays: "Les faux marabouts, ça n'existe pas.", "Les talibés mendient et gardent l'argent pour eux."...


Jeudi dernier, je suis allée dans un centre d'accueil pour talibés avec Monika et Charline. On a organisé un atelier dessin avec eux. De très beaux échanges. 


Je devais prendre le relai (Monika et Charline rentrant en France), m'y rendre chaque jeudi après-midi, mais des différends entre Charline et le président d'une association sénégalaise ont créé un climat de tension et il est préférable que je n'y aille plus. Dommage. 


Peut-être, de temps en temps, je me poserai dans la ville, un crayon et une feuille à la main, du matériel dans mon sac, improvisant dans la rue un atelier dessin avec les talibés qui voudront se joindre à moi...   

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